Fin mars, le président polonais, Andrzej Duda, a déclaré qu’il comprenait “l’énorme dépendance” de la Hongrie vis-à-vis de la Russie pour l’énergie, mais qu’”avec l’agression russe en Ukraine et la mort de milliers de civils [il avait] difficile d’accepter la position du Premier ministre hongrois ». “Cette politique va lui coûter cher”, a-t-il déclaré. Alors que le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, dénonce “l’Etat totalitaire” créé par le président russe, M. Orban, qui entretient ces dernières années des relations chaleureuses avec le Kremlin, tente de maintenir un équilibre prudent. Si la Hongrie soutient les décisions communes prises au niveau européen et au sein de l’OTAN, elle refuse catégoriquement de livrer des armes à l’Ukraine ou même de les laisser passer sur son territoire. Le 23 octobre, M. Orban a même accusé Bruxelles d’affaiblir la Hongrie avec des sanctions contre la Russie, alors qu’elle fait face à un mouvement de protestation d’enseignants et d’étudiants chez lui. “Ne nous inquiétons pas de ceux qui tirent sur la Hongrie cachés dans l’ombre, quelque part depuis les tours de guet de Bruxelles”, a-t-il déclaré. “Ils finiront là où ont fini leurs prédécesseurs”, a-t-il ajouté, prédisant un destin pour l’UE similaire à celui du bloc soviétique, qui s’est effondré entre 1989 et 1991. Par ailleurs, le gouvernement hongrois a lancé, mi-octobre, une “consultation nationale” sur les sanctions européennes contre Moscou, que M. Orban continue de critiquer même s’il les a votées avec ses partenaires.