Jonathan Bettez reproche à la Sûreté du Québec de tout faire pour convaincre la population qu’il serait un meurtrier et un pédophile. Cependant, dans un document déposé au tribunal de Montréal vendredi dernier, les avocats de la SQ soulignent qu’à leur avis il n’y a pas lieu à poursuite. Ils demandent au tribunal de rejeter la demande de la famille Bettez. Les avocats assurent que son droit à la présomption d’innocence n’a pas été violé. “La présomption d’innocence ne peut être violée en l’absence d’accusation pénale”, indique en partie le document du tribunal. Après de multiples enquêtes, les avocats de la SQ préparent donc une défense écrite en réponse à la demande de la famille Bettez. “Nous refuserons de nombreuses réclamations et soutiendrons qu’il n’y avait aucune faute, certainement aucune causalité et aucune raison pour ces dommages. Il n’a pas été accusé même s’il a toujours été la première cible », a expliqué la juge à la retraite Nicole Gibeault. Jonathan Bettez accuse également la police de procéder à des perquisitions, saisies et perquisitions illégales, sur la base d’informations trompeuses. Il a été arrêté en 2016 puis acquitté de toutes les accusations de pédopornographie portées contre lui. La SQ rétorque que les policiers n’ont commis aucune erreur. “Les accusés avaient parfaitement le droit d’ouvrir une nouvelle enquête basée sur l’intuition. L’avenir a également montré que ces intuitions étaient justifiées », indique le journal. « Il y a eu évidemment une décision difficile à la Cour du Québec d’arrêter le processus parce que nous faisions des perquisitions abusives. […] Vous ne saisissez rien sans mandat. On peut y aller avec l’intuition, mais il faut aiguiser notre intuition de policier jusqu’à ce qu’on trouve des raisons », explique Mme Gibeault. Les avocats affirment également que les dommages-intérêts de plus de 10 millions de dollars réclamés par la famille Bettez sont “extrêmement excessifs”. Il est rapporté qu’il n’y a aucune preuve que la police ait voulu nuire délibérément à Jonathan Bettez et qu’elle n’aurait pas pu prévoir toutes les conséquences que la famille réclame, comme la vente éventuelle de l’entreprise Bettez Packaging. Quant à son droit de garder le silence, il convient de rappeler que Jonathan Bettez n’y a jamais renoncé. Le document indique également que les enquêteurs ont toujours respecté son choix, avec la preuve qu’il n’a jamais réussi un test polygraphique.