Il faisait très froid et c’était trop, a-t-il déclaré, ému, après avoir interrompu son témoignage quelques secondes, le temps de reprendre ses esprits. Dans ce contexte, ses policiers ont fait de leur mieux, a insisté l’ancien chef de police, exprimant le même regret que l’opinion publique se soit rapidement retournée contre le SPO dans les jours qui ont suivi le début de l’occupation du centre-ville d’Ottawa. La police d’Ottawa, a déclaré vendredi Slowley, a travaillé dans des conditions particulièrement difficiles l’hiver dernier lors de l’occupation du centre-ville d’Ottawa. Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers Rétrospectivement, M. Slowley – qui a quitté ses fonctions le 15 février, le lendemain de l’invocation de la loi d’urgence – estime que les autorités fédérales auraient dû être plus impliquées dans la planification de la manifestation. Dès le début, dit-il, il s’agissait d’un événement national, avec des camions arrivant d’aussi loin que l’Ouest canadien ainsi que du sud de l’Ontario, du Québec et des Maritimes. Le gouvernement Trudeau a invoqué la Loi d’urgence le 14 février 2022 pour mettre fin à un rassemblement de camionneurs et d’autres manifestants opposés aux mesures sanitaires liées à la COVID-19 qui ont paralysé le centre-ville d’Ottawa du samedi 29 janvier au dimanche 20 février. Cette loi – votée en 1988 pour succéder à la Loi sur les mesures de guerre – prévoit notamment qu’une enquête publique doit principalement examiner les circonstances qui ont conduit les autorités à prendre une telle décision. L’ancien chef Slowley, qui a été temporairement remplacé par Stephen (Steve) Bell, devrait témoigner tout au long de la journée et revenir à la barre lundi pour un contre-interrogatoire. Son apparition jusqu’ici était l’occasion de souligner une fois de plus la confusion qui régnait alors dans la structure administrative du SPO et le manque de coordination entre l’équipe de liaison avec les manifestants et le maintien de l’ordre public. Il intervient après deux semaines d’audiences consacrées presque entièrement aux points de vue de la police sur la crise. Après lui, les organisateurs du cortège seront entendus.
Le fil des événements se précise
Les témoignages recueillis par la Commission à ce jour comprennent que le service de police municipal a ignoré les alertes émises par les hôteliers et les renseignements de la Police provinciale de l’Ontario suggérant que le convoi pourrait rester à Ottawa plus longtemps que prévu. Le SPO a mal interprété les faits, a admis la chef adjointe Patricia (Trish) Ferguson la semaine dernière, et les agents ont été surpris lorsque les camionneurs ont cessé de coopérer avec eux, a déclaré Stephen lundi. Résultat : la police locale a rapidement perdu la confiance du gouvernement Trudeau. Pour sortir de la crise, le gouvernement fédéral a envisagé de rencontrer les organisateurs du convoi, mais cette rencontre n’a jamais eu lieu. L’état d’urgence a finalement été invoqué le 14 février. Des témoins tels que le PDG à la retraite de la Police provinciale de l’Ontario, Carson Pardy, ont toutefois déclaré à la Commission qu’ils auraient pu s’en passer. Le cortège, qui est dissous depuis le 18 février, l’aurait été de toute façon, a ajouté jeudi un autre officier de la police provinciale.
Quatre semaines d’audiences supplémentaires
En plus des policiers, la Commission a entendu des citoyens, des commerçants et des élus locaux comme l’ancien maire Jim Watson depuis le début des audiences le 13 octobre. Les travaux de la Commission se sont jusqu’à présent déroulés uniquement en anglais, ce qui a donné lieu à un échange tendu le 14 octobre dernier entre l’ancien conseiller municipal Mathieu Fleury et l’un des avocats de l’escorte, Me Brendan M. Miller. D’ici le 25 novembre, 68 personnes auront comparu devant le juge Paul Rouleau, dont Justin Trudeau et sept ministres du Cabinet, des responsables du SCRS ainsi que la commissaire de la GRC Brenda Lucki, qui estimaient le 14 février que les autorités n’avaient pas épuisé tous les moyens à leur disposition. s’en aller. les manifestants. Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, et l’ancienne solliciteure générale de la province, Sylvia Jones, ont été assignés à comparaître, mais s’y opposent pour plusieurs raisons, notamment en affirmant qu’il s’agit, disent-ils, d’une affaire purement fédérale. M. Ford et Mme Jones ont également décliné cette semaine une invitation à témoigner devant les élus fédéraux du comité ad hoc créé après l’invocation des mesures d’urgence fédérales, indique un document obtenu vendredi par Le Devoir. Plus de détails suivront.