Article écrit par Nonibeau Gagnon-Thibeault – Journaliste À l’approche de l’hiver, les agences de santé publique d’Ottawa et de l’Outaouais recommandent le vaccin antigrippal aux personnes à risque. Avec les diverses restrictions sanitaires des deux dernières années, la population est moins immunisée contre la grippe saisonnière, ce qui pourrait mettre la pression sur les hôpitaux de la région. Différentes campagnes de vaccination entre les provinces Le gouvernement de l’Ontario a lancé une campagne de vaccination universelle contre la grippe pour tous les résidents de la province âgés de six mois et plus. L’objectif est d’éviter la co-circulation de la maladie avec le COVID-19. Le ministère de la Santé de l’Ontario affirme que la mesure sert à protéger les familles et les communautés, mais aussi à protéger le système de soins de santé. Pour les étudiants résidant au Québec, le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) a créé une campagne de vaccination ciblant les groupes à risque. Parmi ces derniers figurent les personnes âgées de 75 ans et plus, les personnes vivant avec certaines maladies chroniques, les femmes enceintes, les aidants physiques et les travailleurs de la santé. Immunité réduite à la grippe Le risque d’éprouver des symptômes grippaux plus graves cette année est réel, avertit Earl Brown, professeur à l’École de médecine de l’Université d’Ottawa. Il affirme que “notre immunité contre la grippe et les infections pulmonaires en général a été réduite”, alors que notre système immunitaire est généralement habitué à combattre la grippe chaque année. Cependant, les mesures sanitaires contre le COVID-19 ont limité la transmission des infections pulmonaires, ce qui a eu un impact négatif sur notre système immunitaire, moins apte à combattre ces infections, poursuit-il. Bien que le nombre d’infections grippales soit actuellement dans la norme, Brown constate un nombre inhabituellement élevé d’infections pulmonaires, comme chez les enfants traités au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO). Il rappelle que la grippe saisonnière faisait déjà pression sur le système de santé avant l’émergence du COVID-19. Avec diverses infections pulmonaires à la hausse, “la situation devrait empirer”, prédit Brown. Les effets de la grippe ne doivent pas être sous-estimés, explique le professeur. De toutes les infections pulmonaires, elle tue le plus de personnes âgées et cause le plus d’hospitalisations, dit-il. Cela nous rappelle que la grippe peut aussi être mortelle pour les enfants. Statistique Canada rapporte qu’il figure parmi les cinq principales causes de décès chez les enfants âgés de 0 à 4 ans au pays. “Tout le monde y gagne” “Bien que la plupart des élèves ne soient pas à risque, il existe toujours un risque de transmettre la grippe à une personne à risque, que ce soit en classe ou à la maison”, a déclaré Brown. Le virologue souligne toutefois que le choix de vacciner est à la discrétion de chacun. « Quand on se fait vacciner contre la grippe, tout le monde y gagne », insiste Nathalie Lemire, gestionnaire de santé publique à Santé publique Ottawa. Il dit que la meilleure façon de se protéger et de protéger la communauté est de se faire vacciner. Quant à la communauté étudiante, Lemire prévient que la grippe est plus qu’un simple rhume. Les symptômes peuvent vous faire manquer l’école, le travail ou même manquer l’occasion de célébrer des vacances en famille. Différentes formulations du vaccin Avec le développement de la recherche médicale et de la technologie, il existe maintenant neuf formulations différentes de divers types de vaccins contre la grippe au Canada, a déclaré Brown. Certains vaccins sont produits de manière traditionnelle, tandis que d’autres contiennent une forte dose de protéines virales ou contiennent des stimulants immunitaires. Le professeur recommande aux personnes à risque d’appeler leur bureau régional de santé publique pour s’informer des vaccins les plus appropriés à leur état de santé. Il croit qu’il est important que les gens connaissent les options qui s’offrent à eux afin de prendre des décisions éclairées. Aucune donnée n’est disponible pour déterminer si le public s’intéresse davantage au vaccin contre la grippe saisonnière cette année. Santé Canada note qu’il y a eu une légère baisse de la vaccination contre la grippe en 2020-2021 (40%), par rapport à 2019-2020 (42%). En ce qui a trait à la population à risque, le taux de vaccination des personnes de 65 ans et plus (70 %) et des personnes de 18 à 64 ans ayant un problème de santé chronique (41 %) demeure inférieur à la cible de couverture vaccinale du Canada fixée à 80 % pour ces groupes. .