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Dans le même temps, les bombardements russes se sont poursuivis dans le nord de l’Ukraine, y compris Kiev, à l’est et au centre, mais aussi à l’ouest, une zone généralement plus libre de combats.
“L’ennemi a mené quatre attaques de missiles, onze frappes aériennes et plus de 100 attaques au lance-roquettes multiples”, a résumé dans la soirée l’état-major des forces ukrainiennes.
Il a évoqué une “attaque massive de missiles de croisière et de drones iraniens contre des infrastructures civiles dans les régions de Kiev, Tchernihiv [nord]Vinnytsia [ouest]Ivano-Frankivsk [ouest]Donetsk [est]Dnipropetrovsk [centre]Zaporijia [sud] et Mykolaïv [sud]”, ainsi que Tcherkassy [centre].
Des batteries de défense aérienne ont abattu “plusieurs missiles russes” au-dessus de la capitale ukrainienne, a indiqué son maire, Vitali Klitschko. Des explosions y ont été entendues par des journalistes de l’AFP en début d’après-midi.
Depuis lundi, Kyiv a été attaquée à plusieurs reprises par des drones suicides russes, qui ont notamment ciblé des infrastructures énergétiques.
Plus au nord, un autre drone de fabrication iranienne a explosé à Tcherniguiv, ont déclaré des Ukrainiens, blessant trois personnes à l’hôpital.
Dans la partie ouest, “l’ennemi a touché la centrale électrique au charbon de Burchtynska”, qui a déclenché un incendie qui a ensuite été maîtrisé, ont indiqué les autorités régionales d’Ivano-Frankivsk.
Dans le sud de l’Ukraine, l’administration russe de la région de Kherson a confirmé mercredi que les évacuations civiles avaient commencé. Il envisage de transférer “50 000 à 60 000” dans quelques jours sur l’autre rive du Dniepr.
La ville de Kherson, détenue depuis le printemps, sera également évacuée face à l’avancée des troupes ukrainiennes, a déclaré le chef du gouvernement municipal pro-russe Vladimir Saldo, jurant que les troupes russes résisteraient “jusqu’à la mort”.
Le général Sergey Surovikin, récemment nommé chef des opérations russes en Ukraine, a reconnu mardi que la situation y était “très difficile”.
Mais pour le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d’Ukraine, Oleksiy Danilov, on assiste plutôt à “la préparation de la déportation massive de la population ukrainienne” vers la Russie “afin de modifier la composition ethnique des territoires occupés”.
“Un crime qui doit être condamné par les Nations unies et qui a déjà été commis en Crimée”, annexée unilatéralement en 2014 par la Russie, a-t-il ajouté.
Au total, “environ cinq millions d’habitants” des quatre régions ukrainiennes annexées par Moscou en septembre se trouvent actuellement sur le territoire russe, où ils se sont “réfugiés”, a confirmé pour sa part le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolai Patrushev.
Il s’agit de ceux de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia, où le président russe a ordonné mercredi l’imposition de la loi martiale, une mesure “invalide”, a réagi la diplomatie ukrainienne.
Vladimir Poutine se trouve désormais dans une “situation incroyablement difficile”: “Il semble que le seul outil à sa disposition soit d’expulser les citoyens ukrainiens” pour les “intimider” afin qu’ils se rendent, mais ils ne vont pas le faire, a commenté l’homologue américain en Joe Biden.
Toujours dans le sud de l’Ukraine, une cinquantaine d’employés de la centrale nucléaire de Zaporijjia, aux mains des Russes depuis mars, sont “toujours en captivité”, a déploré l’opérateur ukrainien Energoatom, tandis que, depuis le début de la guerre, d’autres ont été “torturés” voire même “tué”.
L’armée russe, qui a envahi l’Ukraine le 24 février, est sur la défensive sur la majeure partie du front ukrainien, reculant depuis septembre au nord ainsi qu’à l’est et au sud. Le seul tronçon qu’il avance encore se situe près de la ville de Bahmut (est), qu’il tente de prendre depuis l’été.
AFP
À l’approche de l’hiver, il bombarde actuellement un grand nombre d’infrastructures énergétiques à travers l’Ukraine.
Face à cette situation, “des restrictions à la fourniture d’électricité seront imposées dans toute l’Ukraine” à partir de jeudi, a indiqué dans la soirée le conseiller présidentiel Kirill Timochenko.
“Nous travaillons à la création de points mobiles d’approvisionnement en électricité pour les infrastructures critiques dans les villes et les villages”, a déclaré peu avant le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’une “réunion stratégique”.
Sur le plan international, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mercredi à huis clos à New York sur l’utilisation de drones de conception iranienne dans la guerre en Ukraine, à la demande de l’Occident.
L’Union européenne avait précédemment annoncé avoir réuni des “preuves” prouvant l’origine iranienne du drone russe qui a attaqué le territoire ukrainien et préparait des sanctions contre Téhéran.
Pendant ce temps, l’Iran a nié à plusieurs reprises ces derniers jours qu’il fournissait des armes et plus précisément des drones à la Russie pour ce conflit.
Dans un tout autre registre, le président Zelensky s’est félicité de l’attribution par le Parlement européen du prestigieux prix Sakharov aux Ukrainiens, saluant son peuple qui se bat pour “la liberté et la démocratie”.