Regardez la campagne avant le second tour des élections législatives 2022 sur notre direct Ensemble! pourrait recevoir entre 255 et 295 des 577 places du demi-cercle, selon les estimations d’Ipsos-Sopra Steria dimanche après-midi pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et les chaînes parlementaires. La coalition de gauche aurait un groupe de 150 à 190 députés. Comment expliquer un tel écart entre le nombre de voix et le nombre de sièges ?

Parce que les élections ne se jouent pas à l’échelle nationale

La différence entre le nombre de voix sur l’ensemble du territoire et les projections en termes de sièges s’explique principalement par le mode de scrutin. Les élections législatives ont lieu dans 577 circonscriptions différentes, et non à l’échelle nationale. Dans chacune d’elles, les électeurs élisent leur député au scrutin majoritaire à deux tours. Pour remporter la majorité des sièges à l’Assemblée nationale, un parti ou une coalition doit donc gagner dans le plus de circonscriptions possible. Il n’y a donc pas de corrélation entre le score d’un parti ou d’un bloc politique au niveau national et le nombre de circonscriptions qu’il peut remporter. Si ses électeurs sont inégalement répartis sur le territoire, ce mode de scrutin crée une distorsion entre son poids dans l’électorat et sa représentation à l’Assemblée nationale. Afin d’éliminer cet écart, certains partis politiques appellent à l’élection des députés à la représentation proportionnelle. C’est le cas du Nupes, mais aussi du Rassemblement national, où les prévisions tablent entre 20 et 45 sièges alors qu’il recueille 18,7 % des suffrages.

Parce que l’électorat de Noupes est plus concentré dans certaines zones

Pour gagner des sièges lors d’une élection parlementaire, il est plus efficace d’avoir des résultats équilibrés dans le plus grand nombre de circonscriptions possible que d’avoir des scores très élevés dans certaines circonscriptions et des scores très faibles dans d’autres. Cette caractéristique tend à désavantager la gauche, dont les électeurs vivent principalement dans les zones urbaines et les banlieues reculées. “La gauche a un électorat très concentré dans les grandes villes”, a déclaré Bruno Jeanbart, vice-président de l’institut de sondage OpinionWay, à franceinfo à quelques semaines du scrutin. Ainsi, à Paris et Saint-Denis, quatre candidats Noupe ont été élus dès le premier tour dimanche. Ils ont tous réussi à obtenir plus de 50 % des suffrages et un nombre de suffrages au moins égal à 25 % du nombre d’électeurs inscrits dans leur circonscription. Un seul candidat de la majorité présidentielle a réalisé la même performance : Yannick Favennec, en Mayenne. Cependant, l’électorat d’Emanuel Macron est plus homogène à travers le pays. Ensemble! a réussi à se qualifier au second tour dans plus de circonscriptions que Noupes : 417 contre 380, selon les données du ministère de l’Intérieur.

Pourquoi ensemble ! favorisé par sa position centrale

Pour renverser la Convention à gauche, “le Nupes devrait remporter 80% de ses seconds tours”, a déclaré à l’AFP Simon Po Grenoble, analyste de gauche et chercheur à l’AFP. Cependant, l’Alliance de gauche n’est pas favorite dans bon nombre de ces duels en raison d’un manque de réserves de vote, qui peuvent être redistribuées selon les instructions de vote. Positionnée au centre de l’échiquier politique, la coalition Ensemble ! est en position de force à cet égard. Les partisans d’Emanuel Macron peuvent par exemple espérer qu’une partie des électeurs qui ont voté LR au premier tour se tourneront vers eux au second. “Quand Ensemble ! Les candidats affronteront un candidat de gauche, ils bénéficieront de rapports plutôt favorables des électeurs de droite, notamment des électeurs républicains, qui reçoivent des scores non négligeables”, a déclaré Mathieu Gallard, directeur des sondages d’opinion. Institut Ipsos-Sopra Steria, interviewé par franceinfo. Afin de remporter le maximum de sièges face à la majorité présidentielle, les Noupes misent sur une participation accrue au second tour, alors que l’abstention a atteint dimanche un record historique (52,49 %). “La participation électorale est parmi ceux qui ont voté pour la présidence de Jean-Luc Melanson, mais il n’a pas bougé”, a déclaré à franceinfo Manuel Cervera-Marzal, sociologue à l’EHESS et expert de la circonscription La France insoumise.