Le démembrement catastrophique a commencé. Lundi 13 juin, la commission examinant l’attentat du 6 janvier 2021 contre le Capitole a offert un regard bouleversant sur les coulisses de la Maison Blanche durant les trois mois qui ont précédé ce jour fatidique pour la démocratie américaine. De la défaite de Donald Trump face à Joe Biden à l’élection présidentielle du 3 novembre 2020 à l’attaque lancée par les partisans du président sortant, une campagne de mensonges a été lancée pour une escroquerie fantastique. Et ce alors que l’environnement le plus proche de Donald Trump, y compris les membres de sa famille, contestait la stratégie suivie. Cette deuxième journée d’auditions publiques par la commission, composée de neuf élus de la Chambre des représentants, a confirmé que la séance inaugurale du 9 juin n’était qu’un apéritif. Menée par deux démocrates, le président Bennie Thompson (Mississippi) et surtout Zoe Lofgren (Californie), cette rencontre s’est appuyée sur des séquences vidéo très efficaces qui s’adressent aux conseillers politiques et juridiques de Donald Trump et à plusieurs témoins présents devant la commission. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Donald Trump a “allumé la mèche” de l’attentat du Capitole, selon la commission d’enquête
Le déroulement implacable a suivi un cadre chronologique, depuis les premières allégations préventives de fraude de Donald Trump, plusieurs mois avant l’élection. Mais le vrai point de départ est la nuit du 3 novembre 2020, à la Maison Blanche. Une nuit s’est vite transformée en réunion de crise, en raison de l’annonce par Fox News de la victoire de Joe Biden en Arizona, un État décisif, traditionnellement républicain. Cela a provoqué “colère et frustration”, selon Jason Miller, un conseiller du président. Bill Stepien, le directeur de campagne de Donald Trump, n’a pas pu comparaître lundi devant la commission car sa femme accouchait au même moment. Pourtant, des extraits de sa déposition, recueillis en février, sont instructifs. Bill Stepien a décrit un environnement présidentiel divisé en deux groupes, appartenant au “groupe normal”, qui ne voulait pas se précipiter en attendant la fin du décompte. ” [Trump] Je pensais que j’avais tort. “Il me l’a dit”, se souvient Bill Stepien. “Les résultats étaient toujours mesurés”, a déclaré Ivanka Trump maladroitement dans sa déclaration. Son mari, Jared Kouchner, conseiller spécial du président, se souvient s’être glissé dans cette dernière : “Ce n’est pas l’approche que j’adopterais si j’étais vous. Mais Trump a répondu: “Je fais confiance à Rudy.” » Il ne vous reste plus qu’à lire 69,46% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.