Les lendemains des élections se succèdent et ressemblent au parti Les Républicains (LR). Une sorte de rituel de ballet exécuté au millimètre près par des cadres qui connaissent tous les gestes à la perfection. Désormais habitué aux défaites nationales, le parti compte d’abord ses soldats tombés, se réjouit d’avoir sauvé plus que prévu, puis se rassemble pour tenter – en vain – d’étouffer les multiples divisions qui s’annoncent. Le lundi 13 juin, au lendemain du premier tour des législatives, n’a pas dérogé à la règle. D’abord parce que le parti, qui n’est plus que l’ombre de lui-même, connaît certes une défaite historique (11,30 % des suffrages) – son sort depuis quelques années – mais a sauvé le nombre de meubles compte tenu de son résultat désastreux à l’élection présidentielle ( 4,78% pour sa candidate, Valérie Pécresse). Et si seulement 73 l’emportent au second tour, selon les comptes de LR, contre plus de 200 en 2017, les candidats qui restent en lice ont plus de chances de résister qu’au scrutin précédent. La droite espère ainsi sauver ses données et conserver un groupe d’une soixantaine de députés. Lire aussi : L’article est pour nos abonnés dans Législatives 2022 : à LR, les partis sont en bonne position pour le second tour
Alors pourquoi, comme à son habitude, le parti a convoqué son conseil stratégique pour discuter de la suite et de la direction à donner. Pourtant, encore une fois, la formation de droite risque de se désagréger, sous le couvert d’une section avant. Ainsi, avec une équipe potentiellement plus nombreuse que prévu et surtout une hypothétique majorité relative pour la Macronie, le LR pourrait, malgré son rétrécissement, jouer un rôle central inattendu lors de la prochaine législature.

“Corrigez les textes”

Au sein du parti, on imagine aisément un gouvernement obligé de négocier pas à pas avec lui pour faire passer ses textes. L’occasion, a expliqué lundi le président LR Christian Jacobs, en marge du conseil stratégique, d’être “une opposition résolue mais utile”. “Macron doit écouter et il ne dirigera plus seul”, a imaginé l’ancien député de Saint-Marne. Qui précise que la droite pourrait devenir une “force de proposition” capable de “corriger les textes, de les faire bouger” et de “réformer le pays”. Une vision qui risque toutefois de ne pas être du goût de tout le monde. Officiellement, les membres du comité stratégique présents lundi, à l’exception du vice-président qui a perdu en Saône-et-Loire, Gilles Platret, ont tous donné leur accord. Cependant, un certain nombre manquaient à l’appel, qui ne pouvaient s’exprimer ou exprimer leur opinion. Parmi les absents figuraient le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez ou le vice-champion sortant des Alpes-Maritimes Eric Ciotti. Destinés à jouer un rôle important dans l’avenir de leur parti, ces deux derniers risquent de ne pas accepter que le groupe parlementaire à l’Assemblée nationale vote quelque chose avec Emmanuel Macron. Vous avez 36,58% pour lire cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.