Cet épisode, qui survient quelques jours seulement après le mois de mai le plus chaud en Espagne depuis au moins 100 ans, s’est traduit par des températures extrêmes, a expliqué à l’AFP Ruben del Campo, porte-parole du Service météorologique espagnol (Aemet). Provoquée par une récession locale entre les Açores et Madère, qui amène progressivement de l’air très chaud du Maghreb vers l’Europe de l’Ouest, elle a commencé ce week-end et pourrait durer jusqu’à la fin de la semaine.

Une chaleur qui “n’est pas normale”

“Cette chaleur extrême, cette saison printanière, n’est pas normale et est due au réchauffement climatique”, a déclaré Ruben del Campo. Selon Aemet, les températures dépasseront les 40 degrés Celsius dans le centre et le sud du pays et pourraient même monter jusqu’à 43 degrés en Andalousie (sud), notamment à Cordoue et Séville. Et le mercure ne descendra pas en dessous de 20 ou 25°C la nuit dans ces régions d’Espagne. Selon les scientifiques, la multiplication des vagues de chaleur, notamment en Europe, est une conséquence du réchauffement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre augmentent leur puissance, leur durée et leur fréquence.

Quatre épisodes de températures extrêmes au cours des dix derniers mois

Au cours des dix derniers mois, l’Espagne a connu quatre épisodes de températures extrêmes : une vague de chaleur en août 2021, lorsqu’elle a battu le record de la température la plus élevée jamais enregistrée dans le pays (47,4 degrés à Montoro, au sud), des températures extrêmement élevées entre Noël et Nouvel An, une vague début mai et la vague actuelle. En France, un record a été enregistré lundi pour le mois de juin, avec 37,6°C dans les Cuers (sud-est). L’air chaud atteindra mardi le sud-ouest du pays, où les températures pourraient atteindre 35-36 degrés Celsius, avant de se propager à toute la moitié sud mercredi puis au nord. Pour la moitié sud, le pic se situera jeudi, vendredi et samedi, avec 35 à 39°C voire 40°C localement, a indiqué à l’AFP Frédéric Nathan, météorologue à Météo-France.

Le risque élevé d’incendies de forêt

Cet épisode pourrait être a priori, au niveau national, dès le début des mesures, a-t-il précisé. Des restrictions d’utilisation de l’eau ont déjà été instaurées dans 35 départements français, soit près d’un tiers du territoire. Au Portugal, cette canicule, qui a débuté vendredi et devrait également durer jusqu’à la fin de la semaine, s’est traduite par des températures comprises entre 30 et 35 degrés et pourrait atteindre 40 degrés dans certaines zones, selon le Service météorologique national. . . Alors que le pays enregistre le mois de mai le plus chaud depuis 1931 et que la quasi-totalité du territoire souffre d’une grave sécheresse, le risque d’incendies de forêt est à son plus haut niveau. Même scénario en Espagne où, selon Aemet, le risque d’incendies est extrême sur la grande majorité du territoire. L’Espagne étouffe sous une canicule “inhabituelle”AGRANDIR