La France n’est même pas entrée dans l’été qui va suffoquer sous les températures caniculaires. Du milieu de semaine jusqu’au week-end, le pays sera touché par une vague de chaleur incroyablement précoce et extrêmement intense. “Nous nous attendons à des températures très élevées sans précédent si tôt dans la saison”, a déclaré Sébastien Léas, météorologue à Météo-France, ajoutant que le phénomène était encore soumis à “de fortes incertitudes sur l’intensité et la localisation des épisodes les plus chauds”. La chaleur se fait déjà sentir dans certaines villes ce lundi 13 juin, avec 36°C à l’ombre attendus à Marseille, 35°C à Nîmes et 34°C à Perpignan. Au plus fort de l’épisode, entre jeudi et samedi, le thermomètre pourrait atteindre entre 35°C et 39°C dans le Sud – du sud-ouest au sud-est jusqu’à Lyon – avec des pointes à 40°C. “Hors de Corse, la limite des 40°C n’a jamais été observée avant le 18 juin”, a précisé Gaétan Heymes, météorologue à Météo-France. Les températures minimales ne doivent pas descendre en dessous de 20°C pendant la nuit. La canicule touchera également la moitié nord : Météo-France prévoit des températures maximales comprises entre 33 et 35°C de la Loire à la Franche-Comté en passant par le Bassin parisien et entre 25°C et 31°C en Bretagne. -France et nord-est du pays.
“Père de la chaleur”
“C’est un fait extraordinaire : dans le climat d’aujourd’hui, cela n’arrive qu’une fois tous les dix ans”, a déclaré Robert Vautard, climatologue et directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, spécialisé dans les canicules. Dans les prochains jours, nous pourrons dire si l’événement établira un record et si l’alerte canicule – qui correspond à un épisode de fortes chaleurs, jour et nuit, pendant une longue période – sera activée, ce qui est possible dans certains pièces de cas. A ce stade, Météo-France ne s’attend pas à voir le record absolu de température battu sur la France métropolitaine. Elle a été enregistrée dans la Vérargues (Hérault) le 28 juin 2019, à 46°C. “Cette canicule pourrait être un peu plus intense qu’en juin 2017 et la deuxième plus intense en juin après 2019”, précise Gaétan Heymes.
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Sujet à ce phénomène : un puits d’air chaud s’élevant d’Afrique du Nord en traversant la péninsule ibérique. L’Espagne étouffait déjà sous la chaleur lundi. “Ce panache, qu’on peut appeler panache de chaleur, est entraîné par une goutte froide, un vortex cyclonique entre les Açores et Madère”, explique Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS. Ce n’est pas un dôme thermique, puisque le phénomène est dynamique et n’est pas bloqué sur une zone. La fin de l’événement, qui devrait avoir lieu dimanche ou en début de semaine prochaine, “n’est pas encore claire”, explique-t-il. Tout dépend du moment où la goutte de froid « sera absorbée par la circulation générale ».
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