“Avec le soutien de l’artillerie, l’ennemi a envahi Sheverodonetsk, a eu un certain succès et a chassé nos unités du centre-ville. “Les hostilités continuent”, a déclaré l’état-major ukrainien dans un message du matin publié sur Facebook. Sergei Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk – dont Severodonetsk est le centre administratif de la partie sous contrôle ukrainien – a confirmé que les forces ukrainiennes avaient été chassées du centre-ville. “Les combats de rue continuent (…) les Russes continuent de détruire la ville”, a-t-il écrit lundi matin sur Facebook, publiant des photos d’immeubles en ruines ou en flammes. M. Gaïdaï avait prévenu dimanche que la situation devenait “extrêmement difficile” à Severodonetsk pour les défenseurs de la ville. “L’ennemi veut complètement isoler Sheverodonetsk en empêchant tout passage d’hommes ou de munitions”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il craignait que la Russie n’envoie “toutes ses réserves pour occuper la ville” dans les 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son message de l’après-midi, a qualifié dimanche les derniers combats à Severodonetsk de “très violents”, affirmant que Moscou déployait des troupes mal entraînées et les utilisait comme “chair à canon”. L’occupation de cette ville ouvrirait la voie à une autre grande ville, Kramatorsk, à Moscou, étape de la conquête de tout le bassin du Donbass, une zone majoritairement russophone contrôlée en partie par des séparatistes pro-russes depuis 2014. Sur le plan diplomatique, après avoir promis à Kyiv une réponse “d’ici la fin de la semaine prochaine” à la demande de l’Ukraine d’entamer le processus d’adhésion à l’Union européenne, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reconnu dimanche que c’était) sortir du Conseil européen (prévu les 23 et 24 juin) avec une position unie qui reflète l’ampleur énorme de ces décisions historiques ». De leur côté, les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont réunis dimanche à Genève dans le but précis d’aider à trouver une solution au risque d’une grave crise alimentaire née de l’invasion de la Russie par l’Ukraine, dont les terres fertiles nourrissent traditionnellement des centaines de millions de personnes sur la planète. Des tensions ont éclaté lors d’une réunion à huis clos où les délégués ont pris la parole pour condamner l’agression russe. Le porte-parole ukrainien, qui a également pris la parole, a été accueilli par des applaudissements, selon le porte-parole de l’OMC, Dan Pruzin. Puis, peu de temps avant le discours du ministre russe du Développement économique, Maxim Retshetnikov, une trentaine de délégués “ont quitté la salle”, a déclaré Prouzin. Les sanctions imposées à Moscou n’ont pas empêché la Russie de gagner 93 milliards d’euros d’exportations de combustibles fossiles au cours des 100 premiers jours de la guerre, dont la plupart sont allés à l’UE, selon un rapport d’un groupe de réflexion indépendant publié lundi. Dimanche, le ministère russe de la Défense a déclaré avoir détruit à Chortkiv, lors d’une frappe rare dans l’ouest de l’Ukraine, “un important stock de systèmes de missiles antichars, de systèmes de défense aérienne portables et de missiles fournis au régime de Kiev par les États-Unis et le États-Unis.” Le kamikaze a frappé peu après midi devant un rassemblement dans la ville, à 140 km de la frontière roumaine, faisant 22 blessés, selon le gouverneur. A Mikolaiv, grand port de l’estuaire du Dniepr au sud, l’avancée russe s’est arrêtée aux abords de la ville, les combats se transforment en guerre de tranchées et les autorités prennent des mesures pour bombarder les infrastructures, selon un groupe de reporters de l’AFP sur le terrain. . Là, l’armée ukrainienne a creusé des tranchées contre les Russes. “Les Russes bluffent. Ils sont nombreux, ils ont beaucoup d’armes, anciennes et nouvelles, mais ce ne sont pas des militaires”, a assuré dimanche Serguiï, 54 ans, capitaine de la brigade ukrainienne, alors que ses camarades tiraient sur les positions ennemies. Lundi, Amnesty International a accusé la Russie de crimes de guerre en Ukraine, affirmant que des centaines de civils avaient été tués dans des attaques incessantes à Kharkov, dont beaucoup ont été menées par des bombes à fragmentation. Après une enquête approfondie, l’ONG de défense des droits de l’homme affirme avoir trouvé des preuves que dans sept attaques contre des quartiers de la deuxième ville d’Ukraine dans le nord-est du pays, les forces russes ont utilisé des armes à sous-munitions de 9N210 et 9N235, deux catégories interdites par le droit international. . La justice ukrainienne a ouvert plus de 12 000 enquêtes pour crimes de guerre dans le pays depuis le début de l’invasion russe, selon le bureau du procureur.