Les flammes ont pris vers 5h au 3e étage du 21 rue de Brantôme. Les pompiers sont intervenus. Vers 5h30, quatre corps ont été découverts dans l’appartement : ceux d’un couple et de ses deux enfants. Les quatre personnes décédées ont vraisemblablement été asphyxiées par les fumées. Un passant a vu le feu vers 4h30 et prévenu les habitants. Ceux-ci ont tenté de forcer la porte de l’appartement. « On a senti la fumée, cela nous a réveillés, on est sortis et on a entendu la maman, le papa et les enfants crier », a expliqué pour sa part Anissa, une voisine du rez-de-chaussée, qui indique avoir appelé les pompiers vers 5h. Selon le parquet, les victimes sont de la même famille.
Des victimes syriennes
Selon notre journaliste sur place, les victimes sont syriennes. Elles seraient présentes depuis le confinement. Selon plusieurs voisins interrogés, les deux enfants étaient âgés d’environ sept ou huit ans. Selon un ami syrien qui habite juste en face et les connaissait bien, il s’agissait d’une fille de 8 ans et un d’un garçon de 7 ans. Le bailleur social de l’Eurométropole de Strasbourg Ophéa est sur place, ainsi que l’élu de quartier.
Une enquête ouverte
Une porte-parole du parquet a indiqué qu’une enquête a été confiée à la sûreté départementale pour rechercher les causes de l’incendie. L’appartement était loué par le Foyer Notre Dame, qui accompagne les demandeurs d’asile, au bailleur social Ophéa. Vétustes, plusieurs immeubles de la rue de Brantôme sont promis à une rénovation en 2024 dans le cadre du programme de renouvellement urbain (NPRU). Même si les façades ne sont pas en bon état, « ce n’est pas vétuste », assure cependant Sabrina, la voisine du dessous, au deuxième étage. « Il n’y a pas de problème particulier d’électricité chez moi, il y a un détecteur de fumée qui fonctionne. » Ophéa va reloger les personnes dont l’appartement a été détérioré par l’incendie. Un appartement du deuxième étage, situé en dessous de celui où s’est déclaré l’incendie, a été à sinistré par l’eau utilisée par les pompiers. La locataire devra être relogée à l’hôtel ce soir. Le bailleur a saisi l’association SOS Aide aux Habitants-France Victimes 67. Des psychologues prennent contact pour un potentiel suivi psychologique ou juridique. Plus d’informations à venir. Arrivés de Oms en Syrie Les quatre membres de la famille décédée étaient « arrivés de la ville de Oms en Syrie, il y a environ deux ans », indique un membre de la communauté syrienne qui s’est rendu sur place ce lundi matin. « Ils avaient fui la guerre. » « Rakan, le père âgé d’une cinquantaine d’années, était dentiste mais n’avait pas encore pu trouver de travail en France. Son épouse, Safaa, s’occupait de leurs deux enfants : une fille Yaz, âgée de 8 ans, et un fils Mohammed, âgé de 7 ans », indique un voisin et ami, également d’origine syrienne, très choqué. « Ils étaient demandeur d’asile. Ils vivaient dans ce logement provisoire depuis leur arrivée. Ca se passait bien, les enfants étaient scolarisés dans le quartier. Mais ils étaient soucieux parce qu’un nouveau logement leur avoir été attribué dans un village au nord de Strasbourg. Ils devaient partir très prochainement. Ca les embêtait car les enfants avaient pris leurs habitudes, trouvé des copains », poursuit M. Sultan, un membre de la communauté syrienne venu par solidarité.