par Laetitia Volga PARIS (Reuters) – Les principales bourses européennes devraient chuter lundi alors que les dernières données sur l’inflation américaine ont ravivé les craintes d’un net assouplissement monétaire de la part de la Réserve fédérale alors que la situation sanitaire à Pékin monte dans l’incertitude pour le développement mondial. Les contrats à terme sont en baisse de 2,09% pour le CAC 40 à Paris, 1,72% pour le Dax à Francfort, 1,05% pour le FTSE à Londres et 1,86% pour l’EuroStoxx 50. Ainsi, la tendance sera à nouveau négative en Europe, affectée par la hausse plus forte que prévu des prix à la consommation aux États-Unis, à l’approche des annonces de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi. Les investisseurs craignent qu’une hausse de 1,6 % sur un an de l’inflation aux États-Unis, son plus haut niveau depuis décembre 1981, n’oblige la Réserve fédérale américaine à durcir sa politique monétaire, risquant de porter un coup à l’économie. Les marchés prévoient 80 % de chances que la Fed relève ses taux d’intérêt d’un demi-point mercredi et 20 % de chances de relever 75 points de base. La Banque d’Angleterre (BoE), qui réunit jeudi son comité, devra également relever son taux directeur pour la cinquième fois depuis décembre. Les craintes concernant l’économie mondiale sont encore alimentées par la crise du COVID-19 en Chine. Le district de Chaoyang, le plus peuplé de Pékin, a annoncé dimanche plusieurs campagnes de tests à grande échelle pour freiner la propagation du coronavirus. VALEURS À SUIVRE : UNE ROUTE La Bourse de New York a clôturé en baisse vendredi après la publication de statistiques confirmant la vigueur de l’inflation aux Etats-Unis. La moyenne industrielle du Dow Jones a baissé de 2,73% à 31 392,79 points, le S&P-500 a baissé de 2,91% à 3 900,73 points et le Nasdaq Composite a baissé de 3,52% à 11 340,02 points. Au cours de la semaine, le S&P a perdu 5,06%, le Dow 4,58% et le Nasdaq 5,60%, signant ainsi leur pire semaine depuis celle qui s’est achevée le 21 janvier. Actuellement, les contrats à terme indiquent une baisse entre 1,46% et 2,32% à l’ouverture. EN ASIE La chute de Wall Street vendredi a pesé sur la tendance en Asie où le Nikkei à la Bourse japonaise a perdu 3,01%, passant sous les 27.000 points pour la première fois en deux semaines. En Chine, le Shanghai SSE Composite perd 1,52% et le CSI 300 1,8%. LE PRIX Les ventes sur le marché obligataire américain se sont poursuivies pour la quatrième séance consécutive après la hausse de l’inflation, poussant les rendements à la hausse. Celui des obligations à dix ans gagne plus d’un point de base à 3,1687% après un plus haut de cinq semaines à 3,202%. La biennale a gagné dix points de base, à 3,1409%, atteignant son plus haut niveau depuis décembre 2007. En Europe, le rendement de l’obligation allemande a légèrement baissé en début de séance, à 1,489%. CHANGEMENTS Le dollar a augmenté de 0,34 % par rapport à un panier de références et a atteint son plus haut niveau contre le yen depuis 1998 à 135,17. “La hausse des rendements et des prix de l’énergie à l’étranger, combinée à l’échange continu de messages de la Banque du Japon, a poussé le dollar / yen à un plus haut en 20 ans”, ont déclaré les analystes de Barclays. Dans le même temps, l’euro perdait 0,3% à environ 1,048 dollar. La livre sterling a chuté face au dollar et à l’euro après la contraction inattendue de l’économie britannique de 0,3% en avril, alors que l’assentiment de Reuters avait prédit une expansion de 0,1%. En termes de crypto-monnaies, le bitcoin est tombé à son plus bas niveau depuis décembre 2020 à 24 888,88 dollars alors que la plateforme Celsius Network a annoncé qu’elle arrêterait les retraits et les transferts entre comptes en raison de “conditions de marché extrêmes”. PÉTROLE Le marché du pétrole se négocie dans le rouge alors que l’augmentation des cas de COVID-19 à Pékin a anéanti les espoirs d’une reprise rapide de la demande chinoise de brut au milieu des inquiétudes concernant les perspectives économiques mondiales alors que l’inflation américaine augmente. Le Brent a chuté de 1,72% à 119,91 dollars le baril et l’US West Texas Intermediate (WTI) a chuté de 1,79% à 118,51 dollars. MÉTAUX L’aversion générale au risque et les inquiétudes concernant la crise sanitaire en Chine pénalisent les prix des métaux de base : l’aluminium est tombé à un plus bas de six mois à 2 643,50 dollars la tonne et le cuivre à un nouveau plus bas de deux semaines. Les prix des contrats à terme sur le marché de Dalian en Chine sont également en baisse. Le contrat de septembre a atteint un creux de deux semaines à 891 yuans. (Edité par Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey et Kate Entringer)