Posté à 12h00
                Isabelle Ducas La Presse             

Il a vécu le cauchemar de nombreux piétons : la planche est tombée et le trentenaire s’est blessé dans la chute. C’était le 3 juin, à l’intersection de l’avenue Crémazie et de la rue Saint-Denis. Il a été transporté en ambulance à l’hôpital. Selon les médecins, j’ai eu beaucoup de chance de sortir indemne de ce gouffre. Rien ne m’a brisé, mais ça aurait pu être pire. Sabrina Gat Elle dit avoir de fortes douleurs au dos, aux hanches et aux articulations. “Je suis sous surveillance médicale”, a-t-il déclaré. L’évier dans lequel je suis tombé contenait beaucoup de débris de construction, de tiges de métal et de clous sur les planches. Le pont de bois, qui n’était en réalité qu’une simple planche, était manifestement en mauvais état et non conforme. » PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE Le trou dans lequel Sabrina Gatt est tombée Selon Mme Gat, les policiers sont intervenus après l’accident pour bloquer ce passage piéton et leur ordonner d’emprunter le trottoir en face. Mais il s’inquiète toujours de la mauvaise sécurité autour de ce chantier. Il a porté plainte au Service de la Ville de Montréal (SPVM) et à l’ombudsman de la Ville. Mais il tient surtout à signaler la situation car il craint que d’autres passants ne soient blessés. “C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. Je veux que la ville se rende compte, reconnaisse sa responsabilité et s’assure que les chantiers de construction de ses agents sont sécuritaires, demande Sabrina Gatt. Je ne veux pas que la même chose arrive à quelqu’un d’autre. Ça m’a tellement fait peur ! »

Qui est à blâmer?

Michaudville répare un aqueduc sur ce site pour le compte de la Ville de Montréal. Le directeur général de l’entreprise, Sylvain Phaneuf, n’a pas répondu à notre demande d’entrevue de sécurité sur son site Web. Il a également été impossible d’obtenir des explications de la Ville de Montréal concernant les mesures prises pour la sécurité des lieux. La directrice générale de Piétons Québec, Sandrine Cabana-Degani, se demande s’il y a eu une inspection par la ville pour s’assurer que l’installation était sécuritaire. Lorsqu’il y a des chantiers de construction à Montréal, il y a une obligation d’aménager une passerelle pour les piétons, mais les infrastructures existantes doivent tout de même être sécurisées. Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de l’organisme Piétons Québec Rappelle qu’un accident de la route dans lequel aucun véhicule n’est impliqué n’est pas considéré comme un accident de la route par la Société de l’assurance automobile du Québec, ce qui empêche les piétons comme Sabrina Gatt de recevoir une indemnisation. “Il faut aller en ville pour essayer d’obtenir une indemnisation”, a déclaré Cabana-Degani. Cependant, un comité de travail vient d’être mis sur pied à Québec pour se pencher sur la question, dit-il.