Publié aujourd’hui à 03:45 Sur réservation pour nos abonnés Analyse Au premier tour, l’alliance de gauche ex aequo, en termes de voix, avec la coalition présidentielle. Mais il a peu de voix pour le second tour. Un avantage pour le premier tour des élections peut rendre difficile le second. C’est tout le paradoxe que Jean-Luc Mélenchon et ses partenaires de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), qui regroupe La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF). et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Dimanche 12 juin au soir, l’alliance de gauche était à égalité en nombre de voix avec la coalition présidentielle Ensemble ! (25,81% des voix contre 26,10% de Noupes). Ils devront cependant faire face à une situation inédite : le risque de voir se dresser contre eux une sorte de sanctuaire, un « front Melanson ». Après environ deux heures d’attente, les premières estimations tombent et la joie des militants du Nupes, à Paris, le 12 juin 2022. JULIEN DANIEL / MYOP POUR “LE MONDE” Lire aussi : Carte des résultats des élections législatives : les circonscriptions spécialisées à cheval
Le slogan de campagne des Nupes, “Mélenchon Premier ministre”, a été l’un des moteurs du vote des candidats de gauche. Cette personnalisation des élections législatives a été perçue par de nombreux électeurs comme une possibilité de remporter le “troisième tour” de la présidentielle et d’imposer la cohabitation à Emanuel Macron. Mais c’est aussi un argument important pour la majorité présidentielle, qui ne cesse de lister les dangers qu’une telle situation entraînerait, selon elle. Une façon pour les macronistes de réussir à repousser les votes de la droite en leur faveur afin de “bloquer” les Noupes, dans les nombreux duels qui les opposent au second tour. Une stratégie qui est exactement celle qui est mise en œuvre contre l’extrême droite du Rassemblement national (RN). Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Législatives 2022 : le premier tour sanctifie le duel entre la coalition présidentielle et l’union de la gauche

Pas d’instructions générales de vote

La Première ministre, Elisabeth Borne, ne s’y est pas trompée : dans son discours immédiatement après l’annonce des résultats, elle a rejeté dos à dos le Nupes et le RN. Sans les nommer, il a martelé que, “devant les extrêmes”, la majorité présidentielle “ne cédera rien”, “ni d’un côté ni de l’autre”. Et d’énumérer un certain nombre de dossiers qui sont autant de bâtons visant la gauche et les écologistes. La Première ministre Elisabeth Borne lors de son allocution après la proclamation des résultats du premier tour des élections législatives, au siège de la LRM, à Paris, le 12 juin 2022. AIMEE THIRION POUR LE MONDE
Mais plus spécifiquement à Jean-Luc Mélenchon, souvent dépeint par ses adversaires comme anti-européen, admirateur du président russe Vladimir Poutine et de l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez : « La souveraineté nationale n’est pas une rupture avec l’Europe ; et l’alignement avec la Russie, mais une forte nation dans une Europe plus indépendante. Il ajoute : « La démocratie ne consiste pas à défier nos institutions et à attaquer nos forces de police. “Une citation de M. Mélenchon, qui a posté sur Twitter que des policiers tuaient” après la mort d’un passager dans une voiture dont le chauffeur avait refusé d’obéir à une fouille. Vous devez lire 46,35% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.