Sa Coalition Ensemble ! aurait entre 275 et 310 sièges selon une prévision IFOP-Fiducial et 255 à 295 sièges selon Ipsos, avec une majorité absolue de 289. Dans les sondages, le camp Macron et l’alliance de gauche NUPES de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, ont chacun recueilli environ 25 % des voix, selon ces estimations. Un électeur reçoit ses bulletins de vote dans un bureau de vote à Strasbourg lors du premier tour des élections législatives. Photo : Associated Press / Jean-François Badias Plus d’un électeur sur deux (entre 52 et 53 %, selon les estimations) a toutefois évité de se rendre aux urnes dimanche, un nouveau record qui met en lumière l’indifférence française à un bulletin de vote désormais éclipsé par la présidentielle. Le Rassemblement national (RN), parti d’extrême droite dirigé par Marin Le Pen, finaliste de la présidentielle du 24 avril, arrive en troisième position, avec un peu moins de 20 % des suffrages, loin devant la droite traditionnelle, qui devrait perdre le statut de premier groupe d’opposition. Le parti pourrait dépasser en nombre les 20 députés, une première depuis 1986 pour l’extrême droite, ce qui lui permettrait de constituer un groupe parlementaire. Le président français Emmanuel Macron vote au premier tour des élections législatives au Touquet – Paris-Plage. Photo : Reuters Ces élections législatives confirment ainsi la vaste reconstruction du paysage politique français entamée avec l’élection de M. Macron en 2017. Une majorité non absolue mais liée à l’Assemblée compliquerait le cours des réformes que veut engager le président Macron, notamment en matière de retraites. M. Macron s’est mobilisé en fin de campagne, appelant les Français à lui donner une majorité forte et nette. Il se posait comme un bastion aux extrémités, ciblant la gauche radicale de M. Melanson et l’extrême droite de Marine Le Pen, synonymes selon lui de troubles en France. Jean-Luc Mélenchon après un vote à Marseille, dans le sud de la France Photo : Presse associée / Daniel Cole L’exécutif a également insisté ces dernières semaines sur le vote d’une série de mesures de pouvoir d’achat en juillet pour lutter contre l’inflation affectant les budgets des ménages et alourdissant les comptes des entreprises. Dans le cas improbable où la gauche dirigée par Jean-Luc Mélenchon obtiendrait une majorité écrasante, ce qui exigerait une cohabitation sans précédent pour un président qui vient d’être réélu, il serait dépossédé de la quasi-totalité de ses pouvoirs en matière de politique intérieure. M. Mélenchon, un vétéran de la vie politique française, s’est imposé comme son principal rival en dirigeant une alliance inédite de socialistes, communistes, écologistes et de son propre mouvement (La France insoumise). Il a mené la campagne la plus active, selon les commentateurs, pour faire de cette élection le troisième tour de l’élection présidentielle. Un homme et une fille passent devant les affiches électorales pour les élections législatives à Bayonne. Photo : Presse associée / Bob Edme La gauche propose un programme économique qui prévoit d’apporter 250 milliards d’euros à l’économie (contre 267 milliards d’euros de recettes), dont 125 milliards d’euros d’aides, de subventions et de redistribution des richesses. L’élection se déroule dans un climat d’inquiétude des Français face à la hausse rapide des prix de l’alimentation et de l’énergie. Le résultat définitif des élections législatives, dans une semaine, pourrait affecter la composition de l’exécutif formé le 20 mai, 15 de ses membres, dont la Première ministre Elizabeth Bourne, candidate. Cependant, ils devront démissionner en cas de défaite sur la base d’une règle non écrite qui a déjà été appliquée en 2017 par Emanuel Macron.