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L’ancienne candidate d’extrême droite à la présidentielle, qui a recueilli au total 7,07 % des suffrages le 10 avril, a eu du mal à faire face au député de la majorité sortant et à une opposante d’extrême droite soutenue par Marine La Plume. Sereine Mauborgne, la députée sortante de La République en marche, qui s’est fait remarquer en janvier 2020 en s’opposant à l’allongement du délai de deuil en cas de décès d’un enfant, a recueilli 28,51 % des suffrages. La Sarthoise de naissance, arrivée dans la région pour des raisons professionnelles, a remporté le second tour en 2017 avec 54,65 % des suffrages. Philippe Lottiaux, le candidat du Rassemblement national (RN), finaliste malchanceux en 2017, a recueilli 24,74 % des voix.

longue hésitation

Avec une économie tirée à la fois par le tourisme et la viticulture et un taux de chômage départemental de 7,5 % fin 2021, quasi identique à la moyenne nationale (7,4 %), ce quartier offre une situation contrastée, entre les luxueuses stations balnéaires de La Baie de Saint Tropez et l’arrière-pays moins densément peuplé qui se sent le plus dégradé. Eric Zemour croyait aux chances de victoire et rêvait surtout d’une “alliance de la bourgeoisie patriotique et de la classe ouvrière”, entre le riche littoral et l’arrière-pays. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Législatives 2022 : à Saint-Tropez, Eric Zemmour milite pour continuer à disparaître
Après des semaines d’hésitation, l’ex-journaliste, condamné pour “incitation à la haine” et “insulte raciale”, avait finalement lancé la bataille des élections législatives, jeudi 12 mai, sur Twitter, en confirmant sa candidature à huit jours de l’expiration du date limite. Forgeant les théories du complot et la théorie xénophobe du “grand remplacement” avec son adjoint Marc-Etienne Lansade, maire de Cogolin et ancien député du Rassemblement national, M. Zemmour s’est pourtant présenté comme “celui qui peut rassembler tous les droits et tout le peuple de la droite. “ Lire aussi : Article réservé à nos abonnés A un mois des élections législatives, les déboires des militants de la Reconquête !
La tâche n’était pas facile pour le président de la Reconquête ! car Marin Le Pen avait dominé le Var aux deux tours de l’élection présidentielle, même si l’essayiste d’extrême droite, avec 22,42 % des suffrages, était proche d’elle à Saint-Tropez. Avant même la nomination des 551 candidats de son parti, le président de Reconquête ! avait demandé à plusieurs reprises un accord avec le RN, en vain. Si M. Zemour “se présente, allez à la case”, a prévenu Jordan Bardella, l’actuel président du RN, le 4 mai. “Zemmour n’est pas Dieu”, insistait-elle encore fin mai, lorsque Marion Maréchal accusait le RN de faire délibérément campagne contre les candidats de Reconquête !. Sans mandat ni campagne avant les élections européennes de 2024, M. Zemmour devra désormais se ressaisir, après deux échecs politiques consécutifs, s’il veut que son mouvement soit viable sans être absorbé par son rival d’extrême droite. Lire aussi : L’article était réservé à nos abonnés Comment la Coalition nationale a neutralisé le parti d’Eric Zemour pour les législatives
Bryce Laeml