Pourquoi a-t-il voté ? C’est simple, « tout changer ». “Ce n’est pas possible avec Macron”, a déclaré Radia Ceruben, électrice du 15e arrondissement de Paris, qui couvre une grande partie du 20e arrondissement. Il évoque les problèmes de niveau de vie, la classe moyenne qui “n’existe presque plus”. Sans hésiter, elle a voté pour la candidate de la Nouvelle Union écologique et sociale (Nupes), Danielle Simonnet (La France insoumise). “En plus, je connais un peu Danielle Simonnet”, ajoute-t-il. Un jour, mon fils a été arrêté après avoir été bloqué au lycée et s’y est rendu immédiatement. Il est resté jusqu’à minuit. Nous avons besoin de tels députés. Marius, un électeur de la même circonscription, a également un cœur gauche. Une enseignante à la retraite, ancienne syndicaliste, a toutefois eu plus de mal à choisir et a finalement choisi la socialiste Lamia El Aaraje. “Comme j’ai protesté, cela m’a fait hésiter”, dit-il. Mais il était toujours notre député jusqu’à l’annulation des dernières élections. Il me semble donc normal de continuer son travail. » Dans ce quartier populaire et bombo, le match ne se joue pas seulement entre les deux figures de gauche. Contrairement aux précédentes élections législatives, La République en marche a investi dans un seul candidat, Mohamad Gassama, qui espère se présenter au second tour. Il a été élu par Gilles Ecary, un mathématicien de 59 ans qui travaille pour un cabinet de conseil : “Je ne le connais pas, mais il a une bonne tête. Et surtout il faut donner la majorité à Emanuel Macron. Même logique pour les parents d’Antoine, venus à l’école maternelle transformée en bureau de vote avec leur fils de 4 ans et demi. “Je suis contre le concubinage”, explique la mère de famille, responsable des ressources humaines dans une grande entreprise. C’est déjà compliqué d’avancer quand on est d’accord. Alors quand on n’est pas… » Après avoir voté pour le président sortant au premier tour de l’élection présidentielle, elle a choisi, comme son mari, de soutenir directement le candidat de la majorité présidentielle. Denis Cosnard